Retour sur le premier week end du PHH Winter

L’édition Winter 2017 du festival Paris Hip Hop a pris ses quartiers dans la capitale depuis le vendredi 2 décembre. Retour sur un premier week-end ponctué par l’avant première du documentaire “Whose Streets?” et la soirée événement autour de Statik Selektah.

Le Paris Hip Hop Winter a démarré vendredi 1er décembre avec Capitale Risque, ou quand le meilleur du cinéma indépendant se déplace dans les festivals de musique, initiée par la Rumeur en collaboration avec Paris Hip Hop. C’est dans ce cadre inédit que se déroulait l’avant-première du documentaire coup de poing “Whose Streets?” au cinéma Max Linder. La réalisatrice Sabaah Folayan était présente pour l’occasion, tout comme Hamé et Ekoué.

Retraçant le soulèvement populaire de Ferguson ayant eu lieu entre 2014 et 2015 suite à l’assassinat d’un jeune homme noir et désarmé, Michael Brown, par un policier de cette ville du Missouri. Ce tragique événement est depuis devenu symbole d’une communauté afro américaine encore considérée comme étant de seconde zone et en étant toujours à lutter pour sa survie près de cinquante ans après les mouvements civiques des années 60.  Réel succès cinématographique, le documentaire mêlant images percutantes comme ces face à face entre manifestants et forces de l’ordre, interviews et scènes de vie faisant place à la jeunesse en guise de lueur d’espoir n’aura pas manquer d’émouvoir et choquer le public présent dans la salle tant la réalisatrice à veiller à s’immerger au plus près des manifestants. Bien plus qu’un fait divers comme il en arrive trop souvent, Sabaah Folayan a voulu rendre hommage à un mouvement ayant rapidement dépassé les frontières du Missouri pour prendre une ampleur d’indignation nationale. Ces artistes, activistes ou simples citoyens pacifistes faisaient face à une garde nationale munie de fusils d’assaut et de gaz lacrymogènes, avec pour seules armes leurs slogans et leur formidable détermination à toute épreuve face à un système dont la double vitesse n’est plus à démontrer.

Le parallèle était donc tout trouvé et il nous a paru comme une évidence de convier à l’événement Assa Traoré, marraine de la première édition de Capitale Risque et le comité “Justice pour Adama”. Assa Traoré a pris de longues minutes en fin de séance pour revenir sur le drame ayant touché sa famille en juillet 2016 lorsque son frère Adama est retrouvé mort étouffé dans la gendarmerie de Persan. Pendant près de trente minutes et dans une salle plongée dans le silence, elle a fait le récit de la bataille que sa famille doit mener et des épreuves auxquelles elle doit faire face pour faire éclater la justice dans cette affaire.

Après un bref passage par Toulouse le samedi, Capitale risque est revenu sur Paris le dimanche soir pour une séance de rattrapage au cinéma Etoiles Lilas.

Le samedi, le PHHW a pris possession de l’Aérosol, lieu entièrement dédié au graffiti et à la culture urbaine dans le 18ème arrondissement. L’après-midi, une conférence/rencontre a eu lieu en présence de Statik Selektah. Après ses nombreuses collaborations avec les plus grosses pointures de la scène US (Joey Bada$$, 2 Chainz, Prodigy, Action Bronson…) et à quelques jours de la sortie de son nouvel album « Eight », le DJ et producteur originaire de Boston a répondu aux questions de Seend et à celles du public concernant son parcours, son expérience, ses choix artistiques ou encore ses techniques de production.

Il s’est ensuite isolé avec les finalistes du Buzz Booster IDF Chris Da Vinci, Simia et le groupe La Cour de Récré, pour partager son expérience et répondre à leurs questions dans un cadre plus privé.

A partir de 19h30, le DJ Sims (Now Futur) a pris les platines devant un public assez courageux pour braver le froid. Pendant près de deux heures, le parisien a enchaîné les classiques du rap hexagonal et américain, toujours ponctués de sa touche personnelle.

Statik Selektah a ensuite pris place derrière les platines dans une salle chauffée par l’ancien DJ de la Scred Connexion. Dans une ambiance festive, le DJ et producteur américain a passé deux heures et demi à mixer un savant mélange d’indémodables du rap US et de ses propres productions ne manquant pas de satisfaire cette audience de connaisseurs et de curieux.

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